Sa frimousse vous dit quelque chose ? Normal, Virginie Monneau a travaillé plus de 15 ans aux 7 Épis ! En juillet 2017 elle décide de changer de cap professionnel pour devenir artisane savonnière.
Ses savons ont débarqué un an plus tard, à Noël 2018, 7 petits pains colorés et parfumés, 7 « savons-crème » comme elle les appelle « car je travaille mes formulations pour obtenir un produit avant tout hydratant, crémeux et mousseux, pour que le moment douche devienne un véritable moment de plaisir. »
Le savon, à la base, c’est un corps gras (une huile) et de la soude. Quand on associe ces deux éléments, simplement en les mélangeant, sans chauffer, on obtient de la glycérine. C’est le phénomène chimique que l’on appelle la saponification à froid. Ensuite j’y rajoute une huile précieuse (Jojoba, abricot, colza…) et bien sûr les huiles essentielles qui représentent à peu près 5% du savon.
Où se situe ton atelier ?
Je fabrique mes savons chez moi, à Hennebont. Pour la petite histoire, mon mari est parti travailler à Nantes il y a deux ans, c’était devenu trop compliqué de concilier ma vie de maman avec mes horaires professionnels. D’où l’idée de travailler à la maison. Il a fallu faire quelques petits travaux, transformer le garage en laboratoire et me lancer !
Comment as-tu appris ton nouveau métier ?
J’ai suivi deux formations avec l’organisme « savoir-faire et découverte » qui encourage tous les métiers artisanaux et le monde paysan. La première à Grenoble m’a appris les bases techniques de la fabrication (la chimie du savon) et la seconde à Poitiers était plus tournée sur l’activité en elle-même, l’installation. Ensuite ce fut la période de test et d’expérimentation pour aboutir au bout d’environ huit mois, à 7 formulations validées par un médecin toxicologue. Avant l’été j’ai démarré la production et j’étais fin prête à Noël.
Comment s’est passé le lancement ?
Pour l’instant mes savons sont essentiellement présents dans les magasins Biocoop. Ces 15 années passées aux 7 Épis ont forcément été déterminantes pour me lancer dans cette nouvelle aventure. Ça a été un tremplin, les contacts que j’ai liés avec les producteurs, les connaissances produits et bien sûr le réseau créé avec mes collègues m’ont permis de lancer plus aisément mon activité. Avant Noël, les six magasins m’ont accueillie pour des journées de rencontres et d’animation, c’était très sympa, j’ai eu beaucoup d’encouragements, les clients m’ont reconnue et ont souvent voulu tester mes produits. Les collègues aussi m’ont largement soutenue.
Comment tu vois l’avenir ?
Je suis quelqu’un qui vit le moment présent, alors parler de l’avenir c’est assez compliqué pour moi. Pour l’instant j’ai envie de savourer ce que j’ai mis un an et demi à concevoir. Mon but n’est pas forcément de développer mais de garder une qualité de vie et surtout le plaisir de la fabrication à petite échelle. Aujourd’hui j’ai surtout envie de garder un réseau local, pourquoi ne pas faire les marchés d’artisans locaux, quelques foires et salons spécifiques.
Légende photo savons « Je me fournis auprès d’un producteur local pour mes huiles de chanvre, colza, cameline et tournesol. Pour le reste des matières premières il s’agit d’un grossiste basé dans le 35 qui se fournit lui-même en local en priorité. »
article rédigé en 2019