Les œufs de Rozenn Aër

9/03/2023

Transmission de la ferme Rozenn Aër à Pluméliau (article de 2023)

En janvier 2023, Daniel Bronsard et Geneviève Quéré, producteurs de la première heure pour les 7 Épis ont transmis leur ferme. C’est Vincent Conanec leur jeune voisin qui a repris l’élevage de poules pondeuses. Avec sa sœur Laura comme salariée, Vincent récrée une entreprise familiale, en circuit court, exactement ce à quoi il aspirait.

L’histoire est belle : le père de Vincent et Laura, voisin de Daniel et Gene (prononcez jeuneu), possède une ferme en poules industrielles et circuit long. Le modèle diamétralement opposé à celui de la ferme Rozenn Aër, en bio depuis 1991. Vincent travaille d’abord pour son père pendant 4 ans et s’aperçoit qu’il tend à un travail différent. Quand la Ferme Rozenn Aër est à vendre, il saute sur l’occasion pour changer le sens de sa profession.
Qu’est-ce qui t’a décidé à reprendre Rozenn Aër ?
– Je souhaitais travailler en direct, pouvoir livrer mes œufs, j’aime le contact avec les clients et les magasins. Quand j’ai su que Gene cessait son activité, je me suis tout de suite positionné. J’ai racheté les deux poulaillers et un hangar attenant où je vais faire un nouveau centre de conditionnement.
Comment ton papa a-t-il pris la nouvelle ?
– Bien, il m’a plutôt encouragé, il souhaite simplement que l’on s’épanouisse et que l’on soit heureux. Il a trouvé dur que je parte après m’avoir formé mais il a retrouvé quelqu’un de compétent, donc tout va bien.
Comment s’est passée la transmission ?
– J’ai démarré un stage de parrainage organisé par la chambre d’agriculture avec Daniel et Gene, au mois de juin, pour découvrir la ferme et préparer l’installation. Une période indispensable surtout en vente directe parce qu’il faut connaitre les clients, les tournées, les préparations de commandes et bien sûr les poulaillers. Il y a énormément de travail. Laura, ma sœur, viendra me prêter main forte à partir du mois de mai. D’une entreprise familiale, on recréé une entreprise familiale.
Quels sont tes projets pour la ferme ?
– Je vais mettre en place des cultures pour renforcer le lien au sol, et faire certifier mes œufs en BioCohérence. Le label incite à produire une équivalence de nourriture quand on fait de l’élevage, toujours dans l’idée de développer les terres en bio. Je vais cultiver une partie en maïs et une partie en blé noir.

 

Céline

Kénavo, mersi braz !
«Ça y est la transmission est faite… Notre ferme n’est plus à nous après 35 ans d’une profession prenante mais attachante, de labeur et de joie. Une page qui se tourne et une ferme familiale de plusieurs générations qui s’arrête aussi… mais pour repartir avec une autre famille à qui nous souhaitons autant de plaisir ! Ainsi va la vie mais quelle chance nous avons eu d’avoir pu la vivre là avec nos enfants. Daniel est en retraite, moi (trop jeune !) en année sympathique. C’est encore trop tôt pour se dire reposés au vu du travail pour vider la ferme de fond en comble, bâtiments et maison, mais ça y est nous ne sommes plus paysans. C’est peut–être ce passage le plus difficile ! C’est une identité marquante au-delà d’un simple métier car il était à la fois un travail, un acte militant, une vie prenante, une relation presque fusionnelle avec nos animaux… Une ferme qui a été un lieu de vie et de culture aussi. Est-ce qu’on reste toujours paysan dans l’âme ? Nous dirions oui ! On observera toujours la nature et tous ses habitants avec les sens en éveil du paysan, curieux et émerveillé ».

Daniel Bronsard et Geneviève Quéré

Photo copyright @Claire Le Clève

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